- hiératisme
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• 1868; de hiératique♦ Didact. Caractère, aspect hiératique. Le hiératisme des icônes byzantines. Le hiératisme d'un visage, d'une attitude.hiératismen. m. Didac. Caractère, attitude hiératique.⇒HIÉRATISME, subst. masc.Aspect, caractère hiératique. Hiératisme bouddhique, égyptien; l'hiératisme d'une statue, d'une mosaïque, d'une icône; l'hiératisme d'un geste, d'un visage, d'une attitude, d'un costume. Les Égyptiens (...) ne disposaient guère que de la convention linéaire rythmée par un hiératisme social et religieux (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 207). L'hiératisme du Portail Royal de Chartres le rapprochait de la peinture à deux dimensions (MALRAUX, Voix silence, 1951, p. 103) :• ... un Christ sorti du hiératisme byzantin. Presque nu, et non plus revêtu de la longue robe qu'il avait auparavant, (...) il est sur la croix et expose sa chair martyrisée; mais son visage garde l'impassibilité atone qui préserve sa majesté divine.HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 361.Prononc. : [
]. Init. asp. ds LITTRÉ et HUYGHE, loc. cit. Étymol. et Hist. 1858 (GONCOURT, Journal, p. 506). Dér. du rad. de hiératique; suff. -isme. Fréq. abs. littér. : 10.
hiératisme [jeʀatism] n. m.❖♦ Didact. ou littér. Caractère, aspect hiératique. || L'hiératisme de la liturgie, des institutions (aux sens 2 et 3 de hiératique). — Hiératisme des icônes byzantines. — L'hiératisme d'un visage, d'une attitude.1 (…) il n'y a pas lieu d'attribuer seulement à des traditions techniques, l'hiératisme des figures chrétiennes.Malraux, les Voix du silence, p. 197.2 D'un rite sacré il a la solennité; — l'hiératisme des costumes donne à chaque acteur comme un double corps, de doubles membres, — et dans son costume l'artiste engoncé semble n'être plus à lui-même que sa propre effigie.A. Artaud, le Théâtre et son double, in Œ. compl., t. IV, p. 87.3 Notre XVIIe siècle appellera mouvement ce qui éblouira le XVIe devant l'École d'Athènes de Raphaël : on pense au mot désinvolture. Il l'opposera à la raideur; nous l'opposerons à l'hiératisme. Rigoureusement, c'est l'indépendance du personnage. Jusqu'au XIXe siècle, on verra en elle un progrès de la représentation, presque une découverte technique : la libération des « siècles obscurs » dont la maladresse unissait les idoles, les pharaons et les saints gothiques. Mais tout hiératisme est un refus du profane, l'équivalent des langues sacrées, sanscrit ou latin d'églises; l'indépendance du personnage n'exprime pas la découverte et le triomphe de l'imitation, mais la libération du sacré.Malraux, la Métamorphose des dieux, p. 47 (1957).
Encyclopédie Universelle. 2012.